Le décrochage scolaire n’a pas attendu la mise en avant politique et médiatique, ces derniers mois, d’un nombre – incertain – d’élèves confiné.e.s qui ont plus fait, en partie contre leur gré, « l’école buissonnière » à domicile que « la classe à la maison » pour se trouver au centre de la réflexion et de l’action éducatives.
La mise en œuvre de politiques volontaristes de lutte contre le décrochage scolaire aux échelles européenne et nationale depuis 2009, la conférence de comparaison internationale du Cnesco sur ce thème en 2017 et la dizaine de numéros thématiques de revues françaises et francophones de recherche en éducation parus au cours des cinq dernières années en témoignent. Avec un taux de sorties précoces du système éducatif de 8,7 % (L’Europe de l’éducation en chiffres, 2020), la France fait aujourd’hui figure de bonne élève de l’Union européenne dans ce domaine.
Mais au-delà des indicateurs statistiques et des usages les plus contemporains du terme, quelles réalités et quels processus pédagogiques de longue haleine la notion de décrochage scolaire recouvre-t-elle ? Quels sont les défis que rencontrent au quotidien les professionnels chargés de mettre en œuvre les politiques qui visent à lutter contre ce phénomène ?