Le nouveau numéro de Sociétal, le média de l’Institut de l’Entreprise, est consacré au "Travail".
À l’aune d’un 1er semestre 2023 marqué par de vifs débats sur la réforme des retraites, le travail apparaît comme l’un des thèmes les plus remis en question au sein de la société. Analyser les causes, les mécanismes et les conséquences de la transformation de cette activité au cœur de nos vies individuelles, de nos entreprises, de notre modèle social, c’est ce à quoi se sont essayés les 25 contributeurs réunis par Sociétal. Issus des mondes de l’entreprise, académique, syndical, politique ou institutionnel, ils partagent tous un sentiment d’urgence à établir un nouveau consensus sur le travail.
Philippe d’Iribarne, grand témoin de ce numéro, nous replonge dans l’histoire de la définition « de ce qu’est un travailleur libre » pour en identifier les spécificités françaises. André Comte-Sponville convoque pour sa part Platon, Schopenhauer et Spinoza pour développer les ressorts d’un « travail désirable », afin que « des gens qui ne travaillent pas par plaisir prennent plaisir » à travailler. Battant en brèche une idée de plus en plus répandue, il estime que « faire un travail qui a du sens n’a jamais suffi au bonheur de personne ». Dans une dimension plus prospective, Thierry Rayna identifie les risques que porte ChatGPT, non pour les emplois, « mais pour les employeurs ».
Entre autres contributions, ce numéro de Sociétal permet de croiser les analyses de Jean-Marc Daniel (Président de Sociétal), Gilbert Cette (Neoma Business School), Marc de Basquiat (Association pour l’instauration d’un revenu d’existence), Patrick Levy-Waitz (Fondation Travailler Autrement), Denis Pennel (World Employment Confederation), Dominique de La Garanderie (La Garanderie Avocats), Laurent Grandguillaume (Territoires zéro chômeurs de longue durée), Anousheh Karvar (OIT), Gépy Koudadje (avocate), Frédérique Puissat (sénatrice LR de l’Isère), Louis Lalanne (Meet My Mentor).
Ce sont également 12 dirigeants d’entreprise qui ont contribué à la réflexion collective initiée par ce numéro de Sociétal. Structure sociale essentielle dans laquelle se déploie le travail, les entreprises sont en effet les premières impactées par cette transformation. En témoignent les grandes difficultés de recrutement qu’éprouvent nombre d’entre elles, dans différents secteurs. Mais, comme le rappelle dans son édito Pierre-André de Chalendar, Président de l’Institut de l’Entreprise et président de Saint Gobain, elles sont aussi aux avant-postes pour imaginer, incuber et déployer de nouvelles formes de travail.